Vous pouvez retrouver cet article sous forme de vidéo sur Youtube, ou en podcast.
Si vous découvrez ce billet de blog, sachez dès le départ que je suis un des co-auteurs de la méta-analyse Fiolet et al. 2020 sur l’effet de l’hydroxychloroquine sur la mortalité des patients hospitalisés atteints de Covid-19, publiée dans Clinical Microbiology and Infection. Suite à cette méta-analyse, il a été assez amusant de voir le nombre de gens avoir un avis sur qui je suis, sur mes valeurs, et sur mon travail. Ce billet a donc pour objet de vous raconter l’envers du décor de mon activité sur les réseaux sociaux pendant cette pandémie, et de la fameuse méta-analyse.
Et déjà pour commencer, non je ne suis pas un jeune étudiant. J’ai 34 ans, je suis chercheur. J’ai travaillé au CNRS et maintenant je suis collaborateur scientifique et chargé d’enseignement à l’Université de Neuchâtel, en Suisse. Donc bon, on est assez loin du gamin pas sorti de l’école.
Donc je suis chercheur en biologie, et on ne va pas se mentir, au début de l’année, le Covid-19 on en rigolait plutôt. La plupart d’entre nous trouvait qu’on en faisait trop pour cette histoire et on était assez d’accord avec Didier Raoult qui disait “il y a 3 Chinois qui meurent, ça fait une pandémie”. En fait, la seule chose qui me préoccupait était de savoir si j’allais pouvoir participer à mon congrès préféré, la DGP 2020. Cette conférence a eu lieu cette année à Kaiserslautern en Allemagne, entre le 4 et le 6 Mars. Il y avait à ce moment là 2 cas déclarés à l’Université de Kaiserslautern, et des mesures simples de désinfection des mains étaient mises en place dans l’Université, où avait lieu le congrès. Personne ne portait de masque. Le congrès était très détendu, et niveau distanciation sociale, ce n’était pas top.
Un certain nombre de chercheurs, dont pas mal de Russes, avaient déjà annulé leur venue à la DGP à cause du Covid. On commençait juste à prendre la mesure de la pandémie qui arrivait. En fait, les virologues et les épidémiologistes avaient très bien compris le truc dès la fin Janvier.
Contexte
Pour se remettre dans le contexte, c’est en Mars que tout s’accélère.:
Le 25 Février, Didier Raoult publie une courte vidéo intitulée “Coronavirus, fin de partie”, renommée ensuite “Coronavirus, vers une sortie de crise ?”. Dans cette vidéo, il dit que l’hydroxychloroquine est un médicament valide qui a des effets spectaculaires sur le Covid-19. Didier Raoult n’est pas un inconnu dans le milieu scientifique. Tout bon biologiste a déjà étudié les Mimivirus, qu’il a découvert. L’annonce est donc plutôt prise au sérieux, même si nous attendons les résultats. Pourquoi ? Parce qu’une hypothèse scientifique ça se teste, ça ne se déclare pas. L’hypothèse apparaît fondée, puisque des communications chinoises orientent vers ce traitement, mais aucune étude concluante n’existe encore.
Le 16 Mars, Didier Raoult sort une vidéo présentant les premiers résultats de son étude avec l’hydroxychloroquine.
Le 17 Mars, le confinement est déclaré en France. On observe une espèce de panique dans la population : les gens réclament des masques, désinfectent leurs courses, etc.C’est la ruée vers les pâtes et le PQ. La communication du gouvernement sur les masques est d’ailleurs assez nase, et commence à créer une perte de confiance de la part de la population, même si l’OMS ne recommande pas l’usage du masque à ce moment là.
Le 18 Mars, une vidéo complotiste accusant l’Institut Pasteur d’être à l’origine du virus se répand sur la toile. L’auteur a depuis été condamné pour diffamation. Dans la foulée, et parce que mes amis me le demandent, je sors une vidéo réponse en guise debunk, qui a un peu de succès. A partir de cette date, je commence à être assez actif sur les réseaux sociaux (facebook, twitter), où je partage de temps en temps des points épidémiologiques.
Le 20 Mars, sort la première étude de l’IHU sur l’hydroxychloroquine, le fameux Gautret et al. , en preprint.
Évaluer scientifiquement l’efficacité de l’hydroxychloroquine
Et là, stupeur : il y a un énorme décalage entre les déclarations victorieuses de Didier Raoult et la réalité scientifique de cet article. L’étude ne permet pas du tout de donner les conclusions qui y sont présentées. Je ne vais pas revenir là-dessus car cet article a été analysé maintes fois, notamment par Alexander Samuel ici, , ou dans cet article que j’avais traduit et vulgarisé ici. Et c’est là que l’opposition Didier Raoult vs le reste du monde a commencé à se construire. L’argument principal des défenseurs de l’hydroxychloroquine et de Didier Raoult est que ce dernier est une sommité du domaine, et que ses travaux sont donc inattaquables.
En soi, ce n’est pas un problème d’avoir une étude un peu mal construite. Et surtout en temps de pandémie, où il faut aller un peu vite et produire de l’information rapidement, on peut comprendre qu’on ne prenne pas le temps de faire un essai de très grande ampleur, etc. En revanche, ça en est un, de problème, quand les données sont potentiellement sciemment bidouillées pour valider une conclusion écrite a priori. Quand on regarde les données, il paraît impossible qu’à ce stade Didier Raoult et les équipes de l’IHU soient convaincus par leurs résultats. Pourtant, ils vont s’enfoncer dans cette voie. Fait ahurissant, cette étude sera publiée le 22 Mars dans International Journal of Microbial Agent, dont le board éditorial est composé de collaborateurs de Didier Raoult. C’est un journal qui ne fait pas partie du haut du panier en termes de réputation, ce qui est un indice de plus sur la qualité du papier : si l’article permettait effectivement de conclure à une efficacité “spectaculaire” de l’hydroxychloroquine, il aurait été publié facilement dans une grande revue, comme le Lancet, ou NEJM. Curiosité : l’article a été accepté en 2-3 jours. C’est à dire qu’entre le moment où l’article a été soumis à l’éditeur, le moment où l’éditeur a envoyé l’article aux reviewers, le moment où les reviewers ont envoyé leurs commentaires, le moment où les corrections ont été apportées, et le moment où l’article a été accepté pour publication, il y a eu 2-3 jours. De là à dire qu’il n’y a pas eu de relecture par les pairs, il n’y a qu’un pas. A titre d’exemple, quand je review un article, cela me prend une dizaine d’heures au minimum, souvent étalées sur plusieurs jours pour laisser décanter quand je dors. L’article est tellement problématique que Elsevier, la maison d’édition à laquelle appartient le journal où Gautret et al. est publié, sort un communiqué pour dire que l’article est pas top.
Bref, la communauté scientifique est déçue de ce papier, qui ne permet pas de valider l’hypothèse de l’efficacité de l’hydroxychloroquine dans le traitement des patients atteints de Covid. De là commencent à se construire plusieurs oppositions : “Marseille contre Paris”, “Méthodologistes contre médecins de terrain”, etc. On arrive sur le champ lexical de la médecine de guerre, qui s’appuie sur la fameuse déclaration de Macron : “Nous sommes en guerre”. Sauf qu’on n’est pas en guerre, on est en pandémie…
Loin de convaincre la communauté scientifique, ce discours fait en revanche mouche auprès d’une population anxieuse qui a besoin de réponses. Et ça se comprend très bien. Sauf que les réponses scientifiques ne peuvent émerger que de la méthode scientifique, qui doit donc être soignée. Comme dit Etienne Klein dans une vidéo que je ne retrouve plus : “La science ne peut répondre qu’à des questions scientifiques, mais elle est la seule à pouvoir y répondre”. La méthode scientifique est le seul outil qui nous permette de tester, valider ou invalider une hypothèse scientifique. Elle est pénible, rebutante, précise, mais elle fait partie de l’art, du métier. Dans tous les métiers, la technique est garante de la qualité de l’ouvrage. C’est vrai en boulangerie, dans le bâtiment, en sport, etc.
Pour la communauté scientifique, il devient alors crucial d’expliquer la méthode scientifique, l’esprit critique, l’éthique des essais cliniques (cf l’article de Juliette Ferry-Danini à ce sujet), etc. Seulement, ce sont des sujets très techniques, difficiles, qui demandent des efforts, du temps et des ressources mentales. Attention, je ne dis pas qu’il faut être intelligent pour les comprendre. Ce que je veux dire, c’est que quand on est inquiet par le confinement, qu’on risque de perdre son boulot, qu’on doit gérer les gosses qui sont à la maison, et qu’on nous dit qu’on a trouvé un médicament miracle, on n’a pas forcément envie de se taper 3 articles sur le principe d’équipoise, 2 vidéos sur les statistiques, etc. C’est normal. Ce qui est anormal en revanche, c’est que des scientifiques utilisent cette vulnérabilité de la population pour leur gloire personnelle, dans un moment où c’est la collectivité qui doit prévaloir. Quand on demande à sa population une abnégation incroyable pour soutenir une première vague fulgurante, que penser de ceux qui surfent sur cette vague pour se faire mousser, vendre des livres, ou plus récemment sortir des films ?
Place du chercheur et genèse de la méta-analyse
Entretemps, je réfléchis pas mal à mon rôle, en tant que scientifique, à jouer dans cette pandémie. L’Université est fermée pour les étudiants, je travaille à la maison. Atteint d’une toux de plusieurs semaines (qui s’avèrera être de l’asthme allergique dû aux pollens, mais bon, il n’y avait pas trop de tests à l’époque) je suis de toute façon contraint de rester chez moi. J’écris, mi-mars, une petite note sur Linkedin pour expliquer comment nous, scientifiques, avons échoué à prendre la mesure de cette pandémie, alors même que nos collègues épidémiologistes nous avertissaient depuis plusieurs semaines.
Mon travail de vulgarisation sur Youtube a commencé le 3 février où je postais une vidéo sur les séries temporelles et le changement climatique. le 27 Février, je propose une vidéo sur la vaccination pour expliquer l’immunité de groupe dans le Covid-19. Je partage cette vidéo sur un groupe facebook qui s’appelle Vaccin France Information et Discussion, qui vise à fournir de l’information scientifique sur les vaccins. Je sympathise avec les modérateurs de ce groupe et je fais la connaissance de plein de gens.
Le 15 Mars je sors une vidéo qui explique les effets du confinement sur la propagation du virus.
Le 18 Mars je sors cette fameuse réponse à la vidéo du pseudo gilet jaune qui croyait que sars-cov-2 avait été créé par l’institut Pasteur parce qu’il avait trouvé un brevet qu’il ne savait pas lire. Bref, cette vidéo a été pas mal vue, et j’ai été contacté par France 2 qui faisait un sujet sur la vidéo du pseudo gilet jaune qui n’avait rien compris. C’est à ce moment-là que je me rends compte que mon travail compte et peut être utile.
Le 21 Mars je sors donc ma première vidéo faisant un point sur l’épidémie. Pour faire ces dernières vidéos, je demande beaucoup de relectures aux modérateurs de groupe facebook sur la vaccination, parce qu’ils ont beaucoup plus d’expérience que moi dans ce domaine.
Dans ce groupe, je commence à avoir une petite réputation de mec qui aime bien les stats. Donc quand l’étude Gautret sort, c’est-à-dire la première étude de l’IHU, on la passe en revue ensemble. Et c’est catastrophique, comme expliqué précédemment.
Le 11 Avril, un nouvel article de l’IHU sort, dans Travel Medicine and Infectious Disease, un journal dont plusieurs membres du board éditorial sont des proches collaborateurs de Didier Raoult. Là encore, l’article est accepté en 1 journée. Nouvelle consternation : l’étude ne présente pas de groupe contrôle. Dès lors, il est impossible de savoir si les patients traités guérissent mieux ou moins bien que ceux à qui on ne donne rien. Bon. Encore une étude qui ne permet pas de savoir si l’hydroxychloroquine permet de traiter les malades du Covid-19.
Le 5 Mai rebelote : article de Million sur plus de 1000 patients, sans groupe contrôle encore. A chaque article, je passe un peu de temps à les expliquer sur les réseaux sociaux.
Thibault Fiolet, qui tient la page et le blog Quoi dans mon assiette, publie des analyses très bien faites des articles sur son blog et sa page facebook. Nous sommes mis en relation par une connaissance commune. La première fois qu’il me contacte, c’est pour me dire qu’il trouve mes analyses pourries ^^ .
Le courant passe bien, et très tôt Thibault manifeste son envie de publier des trucs. En fait, Thibault passe tellement au crible les papiers sur l’hydroxychloroquine qu’il publie et met à jour régulièrement sur son blog un tableau synthétisant les différentes études relatives à l’hydroxychloroquine. Parce qu’à cette période, c’est un flou complet pour s’y retrouver. Dans la communauté scientifique, pour ceux qui ont pris le temps de se tenir informés de toutes les études, c’est déjà compliqué, mais alors pour la population et les journalistes, c’est le flou complet.
Le 22 Mai, Thibault propose des ébauches de méta-analyse sur twitter, avec comme outcome la négativation de la PCR à 28 jours.
Le 22 Mai, c’est aussi le jour où sort l’article frauduleux du Lancet. On est nombreux à être tombés dans le panneau dès le début, parce que méthodologiquement le papier était relativement propre. Mais les données étaient bidonnées. Et ça en tant que scientifique, c’est quelque chose qui paraît inenvisageable. On a toujours envie de croire à la bonne foi de nos collègues. On a été nombreux à avoir des doutes assez vite en regardant les données de plus près, chacun dans son pays. Personnellement ce qui m’a fait tiquer, c’est d’avoir des statistiques ethniques en France. C’est illégal. Également, pour avoir travaillé un petit peu pour des startups dans le secteur médical, je sais que la remontée de DPI par les hôpitaux est extrêmement encadrée. Beaucoup on dit que c’était impossible de générer et de traiter autant de données en si peu de temps, mais en réalité c’est tout à fait possible, et même pas si difficile si l’infrastructure logicielle est bien faite. Pour les défenseurs de la chloroquine, ce papier est une tentative de discrédit de la molécule pour pouvoir vendre le Remdesivir. Mon avis personnel est que le PDG de Surgisphere a tenté de jouer un coup pour faire de la publicité à sa boîte. En flouant complètement ses coauteurs. Ceci dit, ces derniers ne sont pas tout blancs quand même, car ils auraient dû se poser ces questions de l’origine des données avant de vouloir faire un coup dans le Lancet. Les résultats de l’étude étaient crédibles car les bonnes études sur l’hydroxychloroquine allaient dans le même sens : celui de l’inefficacité de l’hydroxychloroquine. L’article sera rétracté le 5 Juin. Pour les défenseurs de la chloroquine, c’est la preuve qu’il y a un complot visant à invalider ce traitement. Le problème, c’est qu’à cette date, la littérature scientifique ne permet toujours pas de se prononcer en faveur ou en défaveur du traitement. En fait, le fait qu’il y ait eu rétraction, aussi rapidement, montre le bon fonctionnement de la Science. La rétraction d’articles arrive régulièrement, dans TOUS les journaux, même les meilleurs. Souvent, ce processus prend des mois. Ici, le processus d’open peer review a permis de rétracter ce papier frauduleux en 2 semaines, ce qui est très rapide. Le Lancet a bien réagi en prenant immédiatement la mesure du problème et en modifiant sa politique de review et de contrôle pour les futurs articles à venir.
Le 3 Juin, Thibault décide de vraiment essayer de publier quelque chose de sérieux, et il envoie un mail où il me met en contact avec Mathieu, qui relance un peu Anthony. Et Thibault recrute Yahya. Dans cet email, Thibault propose quelques analyses parcellaires, et une vague idée de ce qu’il voudrait faire comme article.. Le groupe whatsapp meta-HCQ est créé dans la foulée.
A partir de là commence une des périodes les plus funs de ma vie de chercheur : on a pas de chefs, on est un peu fous, et on a du temps à tuer, puisqu’on est à la maison. Donc ça discute beaucoup beaucoup, beaucoup. Sur tout.
Et donc là, entre le 3 Juin et le 19 Juin, parce qu’on est surmotivés, on passe du mail embryonnaire de Thibault à : dépôt du protocole sur prospero (9 Juin), recherche, analyse des articles qui nous avaient échappé, ré-analyse, dépôt sur Medxriv. Cela correspond à environ 250 messages sur Whatsapp et une petite dizaine d’emails. Thibault a mis en place un google doc sur lequel on travaille tous simultanément. Sur whatsapp on discute de la pertinence de tel ou tel article, de telle ou telle analyse, etc
On cherche un journal dans lequel publier. On galère un peu. Thibault recrute alors Nathan, le 19 Juin, qui connaît mieux les revues dans le domaine de la médecine et pourra nous aider à donner une couleur davantage “clinique” au papier. Nous essuyons plusieurs refus de la part de revues au motif que ça ne rentre pas dans leur ligne éditoriale, etc. Effectivement, comme c’est un champ de recherche avec lequel on n’est pas familier, pas facile de sentir ce que cherchent les différentes revues. Le 1er Juillet, on pense à CMI, et on se dit qu’on va changer un peu de stratégie en contactant au préalable l’éditeur pour savoir s’il était intéressé. C’est quelque chose qui n’est pas rare dans la recherche, et ça évite d’attendre plusieurs jours que le comité éditorial lise l’article et se prononce. Là, dans l’idée, on lui demande s’ il est intéressé par une méta-analyse. S’il est intéressé, alors on soumettra par la voie classique et notre article suivra le circuit de peer review traditionnel. Pour information, Pr Leibovici, qui est l’éditeur en chef de CMI, est expert en épidémiologie. Il est intéressé, sur le principe, par notre article que nous soumettons donc par la voie classique.
C’est seulement le 26 Juillet que nous recevons les rapports des reviewers (les évaluateurs externes) de CMI. Dans le temps de la recherche, c’est très court, mais pour nous ça a été très long. Il s’est passé beaucoup de choses en 4 semaines : les papiers de de Lamballerie dans Nature, l’apparition de c19study, etc. Dans les commentaires des reviewers, on a pas mal de révisions à faire. Déjà, mettre à jour les données. Et puis une foule de trucs qu’il serait trop long de détailler, comme l’analyse bayésienne. On re-soumet le 1er Août, soit moins d’une semaine après avoir reçu les commentaires des reviewers. Sur le groupe whatsapp, cela représente environ 400 messages, de la sueur, du sang et des larmes. Ok là j’en fais trop, mais c’était beaucoup de boulot, abattu je le rappelle en dehors de nos heures de travail.
Et finalement, le papier est accepté le 10 Août avec une mini révision. Là on est content, mais on sent bien que ça va être un vrai rodéo.
Pr Leibovici, l’éditeur de CMI, annonce qu’il veut organiser une press release, c’est-à-dire qu’il veut communiquer sur les résultats de la méta-analyse dans la presse, à sa sortie. Il est assez satisfait de la qualité méthodologique de l’étude. La date de publication est fixée au 26 Août. Donc, nous contactons nos services de presse respectifs. De mon côté, à l’Unine, on a choisi de communiquer pas tant sur les résultats de la méta analyse que sur le côté science citoyenne. Parce que quand même, l’histoire est saugrenue : comment des types qui se sont rencontrés sur twitter et facebook arrivent à pondre une méta analyse dans une très bonne revue, sur leur temps libre, pendant une pandémie. Avec pas de fonds alloués, pas de directeur de recherche, etc. Je me dis que si on peut avoir un article en Suisse pour discuter un petit peu de ce volet là ça serait sympa, ça donne une image plutôt sympathique de la recherche.
On organise également la sortie de notre côté en faisant beaucoup de vulgarisation. Thibault prépare une vidéo collaborative pour expliquer le travail qui a été fourni. De mon côté je prépare 2 vidéos : une très courte qui explique les résultats, et une très longue (45 minutes), qui explique les la méthodologie et les statistiques de la méta-analyse. D’ailleurs, cette vidéo a été vue plus de 2000 fois, ce qui est beaucoup pour une vidéo de ce type.
Dernière chose, nous réfléchissons à mettre en place un site web pour répondre aux questions. Parce que nous sommes dans une démarche de vulgarisation depuis des mois, et que l’on sait que notre étude va soulever des interrogations légitimes dans la population, nous décidons d’adresser ces questions de façon transparente. C’est très important d’expliquer la démarche scientifique si on veut développer l’esprit critique.
Une campagne de harcèlement, diffamation, et trolling
Le 26 Août la méta-analyse sort, après un long embargo (l’article a été accepté début Août), le temps pour CMI de faire le typesetting et d’organiser le press release. Et honnêtement, je n’étais pas préparé. La veille au soir j’ai fini d’enregistrer ma très longue vidéo vers 3h du matin pour me dégager la journée du lendemain et aller faire de l’escalade. En réalité, le téléphone commence à sonner à 8h30, avec la RTS qui m’invite à participer à l’émission du radio CQFD du lendemain. S’ensuit un appel de la RTN, du Temps, de Heidi News, et une foule d’e-mails. La réponse aux différentes sollicitations s’arrête vers 22 heures. Le lendemain, le programme est chargé : je pars le matin à Lausanne pour l’émission de Radio, puis j’ai une interview avec le téléjournal de la RTS (l’équivalent du 20h de France 2 en Suisse), où je rencontre Mathieu et Anthony pour la première fois.
Vous pouvez écouter l’interview radio dans le lecteur ci-dessous.
Ensuite je rentre à Neuchâtel où j’ai une interview pour le Courrier, puis une interview avec Canal Alpha, puis une interview avec Heidi News. Et il est 18h.
C’était une expérience intéressante et, ce qui ressort des différents échanges avec les journalistes, c’est qu’ils ne croient plus sur parole Didier Raoult, qu’ils en ont un peu marre de ses postures, et qu’ils cherchent de l’info fiable. Certains d’entre eux s’inquiètent des répercussions que notre étude va avoir sur nos vies, à nous, les coauteurs.
Et ils ne se sont pas trompés. Côté IHU, on nous promet la déculotté, et on sort une “méta analyse en temps réel”, qui n’a rien d’une méta analyse, sur un site web. Didier Raoult sort même une vidéo adressant la méta analyse, dans laquelle il nous qualifie de “jeunes pleins de jus”, un qualificatif qu’on a vite adopté, et où il fait un tour de cartes (raté) pour nous accuser de cherry picking.
Une campagne de sea lionning se met en place. Qu’est-ce que le sea lionning ? C’est une technique de troll qui consiste à poser une série de questions supposément de bonnes fois, en rafale, pour forcer son interlocuteur à se mettre en colère et retourner ses éventuels dérapages contre lui. Le but est de créer une polarisation du débat et simultanément de discréditer le travail mené en utilisant le déshonneur par association : si les auteurs ne sont pas irréprochables dans la vie, alors comment leur travail pourrait-il l’être ?
Le but de la sphère Raoult ? Faire que notre étude soit rétractée d’une part, et que nous soyons nous, en tant qu’auteurs, discrédités. On reçoit trois lettres à l’éditeur de la part la sphère pro-hydroxychloroquine, qui se réduit comme peau de chagrin, avec plus ou moins les mêmes commentaires auxquels nous avions déjà répondu sur pubpeer. Deux de ces lettres ont un auteur commun, ce qui est très très rare dans le milieu scientifique. Sur twitter, c’est un festival, avec la clique habituelle, dont je ne donnerai pas les noms pour ne pas leur apporter de followers. Mais quand, pour critiquer un article (et la critique d’un article est quelque chose de respectable), on en arrive à qualifier Thibault de “boat people student” et Yahya, de “minorité visible”, alors que tous les deux ont des compétences indéniables en épidémiologie et en méta-analyse, c’est risible. C’est significatif du délire et de la méchanceté ambiants. Délire et méchanceté tellement présents chez les aficionados du traitement qui ne marche pas que nous avons reçu des menaces de mort en assez grand nombre. Et que ça use d’expressions complètement idiotes : Fioletgate, Puceauxgate, etc. Et que ça invente une passion amoureuse entre Nathan et son chef… C’est lamentable. Nous ne sommes pas dans un débat d’opinion, mais dans la construction d’un consensus scientifique. Pour un traitement, soit il marche, soit il ne marche pas. C’est tout. Et peu importe qui écrit l’étude. Didier Raoult va même jusqu’à sortir un livre qui s’appelle “La Science est un sport de combat”. Personnellement dans la recherche, je n’ai pas d’adversaire, je n’ai que des partenaires avec qui j’échange beaucoup pour améliorer mon raisonnement et mes connaissances. Considérer que la Science nécessite forcément de s’opposer à des pairs est une hérésie, peut-être belle à entendre pour qui n’est pas scientifique. Mais une hérésie.
Fait étonnant mais néanmoins cocasse : nos “détracteurs” nous attaquent sur la méthode, alors que cela fait des mois qu’ils invalident la méthode scientifique en l’opposant à l’expérience de terrain. Il faut se décider : soit la méthode est importante, soit elle ne l’est pas. Si elle l’est, je les invite à analyser avec autant de fougue les biais des études montrant un effet positif de l’hydroxychloroquine, dont une bonne partie sort de l’IHU (ou de Zelenko). Petit tuyau : les biais dans ces études sont tellement évidents que j’utilise ces études dans l’enseignement que je dispense, pour que mes étudiants y identifient les erreurs et ne les commettent pas eux-même plus tard. ça ne leur demande pas un effort insurmontable de les trouver.
D’ailleurs, s’il y a quelque chose d’assez constant depuis Mars, c’est la capacité fascinante des militants pro-hydroxychloroquine (car à ce stade il ne s’agit plus de Science, mais de militantisme), à analyser de façon très détaillée les études concluant au non-effet de l’hydroxychloroquine, tout en n’ayant aucun problème avec les études toutes pétées qui montrent que l’hydroxychloroquine fonctionne. Ils crient au scandale avec l’article du Lancet qui a été rétracté, mais le vrai scandale c’est qu’aucun de leurs papiers à eux n’ait été rétracté. Typiquement, le premier Gautret et al; n’aurait jamais dû être publié, et je doute fort qu’il l’aurait été dans une revue indépendante de l’IHU. Violaine Guérin a bien publié un truc dans une autre revue, qui s’est avérée être une revue prédatrice. C’est ce que Mathieu a démontré avec son célèbre canular sur les trottinettes. Canular qui lui a valu d’ailleurs des tombereaux de merde de la part de ceux qui aimaient à croire que le papier de Guérin était valable.
Et dernièrement, coup de grâce, avec Hold-Up, où nous sommes accusés de fraude scientifique, et d’avoir indirectement provoqué la mort de milliers de personnes. On a tellement fraudé que, pour le fun, je vous mets la liste de 13 méta-analyses ayant plus ou moins la même conclusion que la nôtre :
Juul : https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.1003293
Pathak : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1871402120303362?via%3Dihub#!
Mega : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33082891/
Kashour : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33031488/
Tzu-han Yang : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32947506/
Misra : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32810285/
Elavarasi : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32885373/
Patel : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32519281/
Ullah : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32849936/
Axfors : https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.09.16.20194571v2.full.pdf
Wang : https://spcare.bmj.com/content/bmjspcare/early/2020/09/20/bmjspcare-2020-002554.full.pdf
Kashour : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33031488/
Singh: https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7215156/
Bien sûr, notre étude n’est pas parfaite, mais ses conclusions sont solides. Le fait que d’autres études indépendantes arrivent aux mêmes résultats est bon signe.
Quel bilan ?
Au final, cela reste une très belle expérience, qui m’a fait mûrir dans mon rôle de chercheur. On a fait un travail honnête, bénévolement. C’est un exemple que j’ai souvent donné, mais à ce moment-là de la pandémie tout le monde voulait un peu aider par rapport à ce qu’il savait faire. Certains ont fait des masques, d’autres ont cuisiné pour les soignants, etc. Nous on a fait une méta-analyse. On l’a faite vraiment dans l’intérêt général car, individuellement, nous n’avions rien à y gagner. Nous n’avons pas pour but de faire carrière en épidémiologie, nous n’avons rien à vendre (livre ou film), et nous ne sommes rincés par aucun labo.
On savait très bien que publier cette méta-analyse, dans ce climat puant, nous exposerait à des tombereaux de merde, mais on l’a fait quand même. Pas par intérêt personnel, mais parce que l’on jugeait que c’était un travail nécessaire et qu’on avait le temps et l’envie.
Il y a de nombreux points positifs que je n’avais pas anticipés. Déjà, j’ai de nouveaux amis. Ensuite, j’ai étendu mon réseau vers des gens passionnants que je n’aurais jamais eu l’opportunité de rencontrer autrement. Et pour ça je dois remercier la Raoultsphere qui, à force de taper sur tout le monde, a réussi à plus ou moins nous unir.
J’ai été approché par le directeur de l’Institut de Mathématiques de mon Université, et nous avons commencé une belle collaboration. J’ai pu intégrer, grâce à ce même directeur, un institut de recherche transversal de l’Université de Neuchâtel. J’ai rejoint la Fédération Covid-19 dans laquelle nous essayons de donner de l’information sourcée sur le Covid. J’ai pu participer à une émission de la Tronche en biais, ce qui m’a valu une certaine reconnaissance de la part de mes étudiants, ou du moins d’une partie de mes étudiants. Je pense que j’ai gagné environ 10 points de swag à ce moment-là.
Enfin, j’éprouve la satisfaction d’avoir fait, avec mes camarades, quelque chose que j’estimais juste, en dépit du bordel ambiant et de la possibilité de “représailles”. Et en ça, je me suis découvert des valeurs transmises qui me sont chères. Si on regarde la balance bénéfice/nuisance, cela en valait la peine. 1000 fois.
Donc la voilà la vérité sur notre très grande fraude scientifique. Nous sommes justes des types normaux, avec une éducation scientifique. Et nous avons produit dans notre temps libre une étude dont la qualité a été jugée suffisante pour être publiée dans une revue à comité de relecture réputée. Nous n’avons pas fait d’étude à charge, et les résultats auraient montré un bénéfice de l’hydroxychloroquine que nous aurions été ravis. Nous attendons tous un traitement efficace pour cette maladie qui bouscule nos quotidiens. Notre seul tort dans cette affaire a été… de remettre en cause, par état de fait, la parole d’un mandarin qui ne supporte pas de s’être trompé.
Bravo !
Maintenant que vous avez prouvé votre efficacité et on vous en remercie, Quid dès vaccins sortis bien rapidement ? Vous faites-vous vacciner ou non ?
Encore bravo, continuez !
Bonjour,
Oui les vaccins sont sortis rapidement mais ont été évalués comme il faut. Je me ferai vacciner dès que possible.
J’explique tout ça dans cette vidéo. https://www.youtube.com/watch?v=bLvw825ePjg
Bonjour,
je trouve votre vidéo et votre démarche très intéressante. Ce n’est pas souvent qu’on a l’occasion de pouvoir regarder de l’autre côté du rideau… Le fait de faire de la recherche par passion, sur son temps libre, me parle beaucoup parce que, même si je suis actuellement prof de maths à plein temps, mes projets de recherche commencés en post-doc continuent à prendre une bonne partie de mon temps libre.
Je trouve vos explications claires et vous m’avez l’air sincère mais il y a une partie de votre raisonnement que je ne comprends pas :
– De très nombreux articles sont parus depuis le mois de juin, dont une forte majorité semble pencher en faveur de l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Que fait-on de ces articles ? Sont-ils faux ou faussés ? Et si oui pourriez-vous me donner des références qui le montrent, au moins partiellement ?
– Vous semblez affirmer que les études contenues dans votre méta-analyse montrent que l’hydroxychloroquine est inefficace contre la covid 19. Mais ces études portent presque toutes sur une prise tardive du médicament. N’est-il pas possible que le traitement précoce soit significativement plus efficace que le traitement tardif ? Pourquoi considérer ce paramètre comme négligeable ?
Merci d’avance pour votre réponse.
R. Guilbot
Bonjour, désolé pour le délai dans la réponse. Alors dans l’ordre :
– De très nombreux articles sont parus depuis le mois de juin, dont une forte majorité semble pencher en faveur de l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Que fait-on de ces articles ? Sont-ils faux ou faussés ? Et si oui pourriez-vous me donner des références qui le montrent, au moins partiellement ?
-> Il est factuellement faut de dire qu’une majorité d’articles penchent en faveur de l’HCQ. J’imagine que vosu vous réferez à hcqmeta ou c19study. Je vous renvoie à ce billet https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/covid-19-depister-desinfo/2021/02/03/verification-eclair-covidanalysis-site-fiable.
Je vous renvoie également à ce site qui fait une vraie méta-analyse en temps réel http://www.metaevidence.org/COVID19.aspx
– Vous semblez affirmer que les études contenues dans votre méta-analyse montrent que l’hydroxychloroquine est inefficace contre la covid 19. Mais ces études portent presque toutes sur une prise tardive du médicament. N’est-il pas possible que le traitement précoce soit significativement plus efficace que le traitement tardif ? Pourquoi considérer ce paramètre comme négligeable
-> C’est tout à fait possible. En tout cas ça l’était au moment de la publication. Les dernières études en prophylaxie ou en précoce montrent que ça ne marche pas. Au moment de faire notre méta-analyse, nous n’avons pas exclu l’HCQ en traitement précoce. Simplement il n’y avait qu’un papier sur cette question parmi l’ensemble de la littérature publiée à ce moment, que nous avons inclus.
Matthieu
Merci beaucoup pour vos réponses.
Je ne suis pas sûr de bien comprendre la réponse à ma première question.
Les critiques sur c19study.com que vous citez ne correspondent pas (ou plus) du tout à la réalité ( « de toutes les études sur l’HCQ qui sont étiquetées “positives”, aucune n’a été révisée par les pairs, ni ne s’appuie sur des essais cliniques randomisés »).
De plus comme les sources sont disponibles, il est très facile de vérifier que les études répertoriées existent et contiennent bien les résultats annoncés. En ce qui concerne la critique sur l’interprétation des résultats, prenons l’exemple de l’étude [Boulware et al.], pensez-vous qu’il est plus juste de dire que ses résultats sont défavorables ou qu’ils sont favorables mais non significatifs ?
Enfin pour ce qui est de la tendance globalement favorable une question importante est : « la liste dressée par c19study est-elle loin d’être exhaustive ? » Avez-vous des éléments factuels dans ce sens ?
Pour la seconde question, en fait liée à la première, votre réponse est m’intéresse beaucoup.
Le traitement des personnes à risque en ambulatoire pourrait changer la donne puisqu’il pourrait réduire les hospitalisations, mais depuis un certain temps beaucoup de gens disent, comme vous, que l’hydroxychloroquine ne marche pas en traitement précoce, ce qui est exactement l’inverse de ce qu’on peut voir sur c19study.com. Je suis à la recherche depuis assez longtemps d’un essai clinique qui montrerait cette inefficacité, mais en vain. Il y a bien les études [Omrani et al.] et [Roy et al.] pour lesquelles toutes les branches ont des résultats semblables mais il s’agit de patients à faible risque. Il y a peut-être aussi l’essai de Bordeaux Coverage mais les résultats n’ont pas été rendus publics… En connaissez-vous d’autres ?
Bonjour,
Je suis d’accord avec M Guilbot et je le remercie d’avoir posé ces questions. J’aurais donc exactement les mêmes. Considérez cette démarche comme dénuée de tout sentiment négatif à votre égard ou envers votre démarche.
Sincèrement.
Vous avez « prouvé » la dangerosité du traitement hydroxycholorochine + azythromicine. Très bien on vous croit. Plus de 13.000 patients marseillais ont reçus ont ce traitement ( quelques centaines de milliers d’autres dans le monde ). Où sont les morts ?
Votre ami Fiolet n’a même pas compris le papier de Raoult de janvier dernier (sur la première étude sur l’HCQ ), ça en dit long sur ces capacités a entreprendre une méta-analyse.
Mon ami Thibault a tout à fait compris le Gautret et al. Comme l’ensemble de la communauté scientifique en fait. Si vous faites références à la mortalité, c’est bien, ne vous en déplaise, un endpoint secondaire du papier.
Pour les morts de l’IHU, c’est simple. Calculez le risque relatif.
Bonjour,
Avez-vous vu le documentaire arte « La fabrique de l’ignorance » et qu’en pensez-vous ? (Il est visible sur youtube actuellement.)
Savez-vous que l’éditeur du Lancet a admit, il y a de cela quelques années déjà que, selon lui, la moitié des articles scientifiques, dont les siens, sont sans doute simplement faux ? Libre à vous de penser que ces deux questions sont du « sea lionning ». Mon but n’est pas de vous harcelez, mais de vous montrer la réalité à partir d’un angle que vous ne connaissez pas ou que vous ne voulez peut-être pas voir.
Bonjour,
j’ai vu ce documentaire en diagonale.
Concernant les propos de l’éditeur du Lancet, Horton, il s’agit de ce papier https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(15)60696-1/fulltext , dans lequel il écrit
« much of the scientific literature, perhaps half, may simply be untrue. Afflicted by studies with small sample sizes, tiny effects, invalid exploratory analyses, and flagrant conflicts of interest, together with an obsession for pursuing fashionable trends of dubious importance, science has taken a turn towards darkness ».
Dans cet édito, la faute ne revient pas entièrement aux conflits d’intérêts, mais surtout à l’accumulation d’études mal fichues pour promouvoir des résultats « fashionables ». Critères dans lesquels Gautret et al. tombe tout à fait, d’ailleurs. Horton critique aussi la sacro-sainte p-value qui engendre le p-hacking.
D’ailleurs, ce papier de Horton est souvent présenté en disant « Horton a admis », comme s’il confessait une faute. Ce n’est pas du tout la teneur de son édito, qui tient plutôt de la mise en garde et de l’appel à améliorer les pratiques. L’éditio de Horton est souvent cité, d’ailleurs avec un papier de 2005 de Ioannidis intitulé « Why most published research are false » ( https://journals.plos.org/plosmedicine/article?id=10.1371/journal.pmed.0020124 ), qui identifie à peu près les même causes de biais : petits échantillons, études mal faites, etc. Une des solutions proposées pour remédier à ce problème est de faire des méta-analyses avec évaluation des biais. Comme quoi on n’a rien inventé…
Bonjour,
Je ne peux que vous conseiller de revoir ce documentaire plus attentivement alors.
Concernant l’évaluation des biais, justement, de votre méta-étude, de nombreuses critiques et contre-analyse sont apparues. Je n’ai pas tout compris, je vous l’avoue. Mais une critique me paraît prééminente: l’étude Recovery semble avoir été menée avec des dosages trop élevée d’HCQ, proche de la dose mortelle. Pourquoi ne pas avoir écarté cette étude ?
Parce que c’est faux en fait. Recovery utilise des doses de charge. C’est à dire qu’ils administrent rapidement une quantité importante d’HCQ pour maximiser la concentration plasmatique, tout en la maintenant à un niveau sans danger. Vous vous doutez bien que les types qui ont conçu Recovery ont un peu réfléchi à la question. L’idée de maximiser la concentration plasmatique vient du fait que les études in vitro montraient que l’activité anti virale de l’HCQ nécessitait des grosses concentrations (pas atteintes d’ailleurs pas Recovery)
D’ailleurs, si vraiment on était sur un dosage aussi toxique, il y aurait beaucoup plus de morts que ça. Il n’y avait aucune raison d’écarter cette étude.
Dernière remarque enfin : si vraiment les dosages de Recovery étaient toxiques, comme c’est quand même un peu gros, ne pensez vous pas que d’autres personnes que le cercle de Raoult l’auraient pointé du doigt ?
Merci pour votre réponse. Je n’avais pas compris le principe de cette dose de charge au début.
Je trouve étonnant, pour faire une méta-étude, que vous mettiez dans le même sac des études avec des dosages à des timings si différents. Par exemple, si j’ai une douleur et que je prends une dose d’anti-douleur toutes les 6 heures, ça passe. Mais si je prends 4 ou 6 doses d’un coup, j’ai probablement des risques d’y passer.
Vous dîtes que si c’était vraiment des dosages toxiques, pour Recovery, des gens l’auraient fait remarquer en dehors du cercle de Raoult. Il semble que l’Indian Concil of Medical Research avait alerté l’OMS le 29 mai 2020 sur le surdosage de l’étude Solidarity (qui était déjà moins dosé que Recovery à voir). Mais, effectivement, à part un nombre restreint de personnes, il n’y a pas eu de contestation massive de ces dosages et de cette étude. Mais, vous avez peut-être tout de même la lucidité de constater que l’accès aux médias, ces temps-ci, est assez différent selon le discours qu’on a à proposer par rapport aux traitements et par rapport aux vaccins. Il est possible d’imaginer que des gens compétents aient préféré se taire et garder leurs emplois plutôt que l’inverse.
C’est une hypothèse oui. Mais là ça aurait été vraiment trop gros pour essayer de le faire passer en sous marin. Je veux dire, ça aurait été des doses toxiques j’aurais été dans les premiers à gueuler.
Concernant l’hétérogénéité des protocoles, c’est une excellente remarquable. Pour en tenir compte l’usage est d’utiliser des « random effect models », et d’évaluer cettz disparité en quantifiant l’hétérogénéité, ce que nous avons fait dans notre étude. Je vous renvoie à la vidéo sur le sujet (voir les timecodes) https://youtu.be/hwE6HAg4o_8
J’ai retrouvé les chiffres: Recovery, c’est 2400mg le 1er jour, puis 800mg par jour pendant 9 jours. Et l »AMM de l’HCQ dit que la dose maximale journalière est de 600mg. Donc, ça semble vraiment beaucoup.
J’ai regardé vos explications sur les random effect models. C’est assez technique. Je pense que ça doit donner de très bons résultats pour corriger de petites variations de protocoles, mais si les variations sont importantes (en dosage ou en temporalité) les résultats sont forcément plus mauvais. Bref, il doit y avoir des limites de validité.
Ça « semble » vraiment beaucoup à nous moldus dont ce n’est pas le métier. Mais ça n’a pas alarmé les milliers d’experts en pharmaco du monde entier. Donc ça ne doit pas être tant que ça.
Pour les random effect models, ils ne peuvent pas tout corriger. C’est pour ça qu’on quantifie l’hétérogénéité du modèle et qu’on le rapporte dans les résultats. Et donc les limites de validité sont clairement indiqués dans l’étude. Ce que la plupart des chercheurs ont bien compris.
Bonjour Matthieu… Pourquoi avez vous besoin tant que cela de poser votre CV qui pourrait être impressionnant, CNRS, etc mais n’offre aucune garantie de pensée « scientifique » puisque même de grands chercheurs comme K.Lacombe de St Antoine ont fait la promotion de médications erronées comme le Remdesivir qui semble vraiment être dangereux lui, pour les reins et pour les mutations de virus…
Votre argumentaire se développe sous l’angle statisticien, mais votre discours reste très people, et je me demande où se cache la pensée scientifique, celle qui vient de nos pères de la science, nos maitres anciens comme G.Bachelard, C.Bernard, Galilée, et les anciens grecs et musulmans (Alhazen)…
Vous proposez une noyade événementielle par les chiffres, mais où sont les observations cliniques, et quel est votre objectif?
Les spectateurs de votre discours peuvent applaudir une attitude très moderne, très numérique, mais ils ne développent aucune argumentation objective et restent des fans d’une star, en réalité un météore… Les questions que posent ce virus sont multiples et bien peu posées dans le sens scientifique …. Les observations laissent paraitre un effet variable au niveau des symptômes et de la gravité du mal… Il sera donc probable que les traitements auront également une efficacité variable. Or dans l’urgence Raoult a proposé une méthode en effet inspirée des observations chinoises et il semble que la méthode Raoult permet de diminuer la charge virale selon des observations cliniques ce qui est un point important. Je l’ai vécu, le traitement est efficace après trois semaines de lutte autonome et sans traitement. Mais le traitement Raoult n’est pas suffisant pour sauver des vies de malades infectés et c’est alors que la pensée n’est pas objective … Autant le protocole Raoult diminue la charge virale, mais il faut ensuite réparer les dégâts, et nombre de médecins dans le Monde connaissent désormais la suite, il faut éliminer les caillots des poumons, par oxygénation et anti-coagulants, puis reconstruire la fonction respiratoire par anti-inflammatoires. Il se trouve que des personnes peuvent être sensibles à chaque phase par des faiblesses de santé correspondantes. Mais les observations ne font jamais état des personnes déjà immunisées naturellement et il y en a de nombreuses, que les observations cliniques ont négligé. Le fonctionnement viral sur les humains n’est pas très clairement étudié et cela démontre surtout les manques dramatiques de diffusons de la pensée scientifique et des capacités à raisonner en ce sens de nos jours. Chacun parle avec son bon sens mais pas selon l’esprit scientifique. La pauvreté de la pensée scientifique en francophonie est illustrée par le manque énorme de parutions en langue française sur des pans entiers de la Biologie. Mais cela ne signifie pas pour autant que le monde anglophone s’en sort mieux. Ils ont pourtant toutes les parutions nécessaires, utiles et souvent suffisantes.
Pour qui le traitement Raoult a t-il été efficace et bénéfique, serait la première question de déontologie médicale à se poser. Une autre question taboue au niveau politique serait qui a été abandonné et sans soins et donc laissé sans secours efficaces par simple refus de traiter avec le protocole Raoult? Observons déjà le cas de Manu di Bongo décédé à 80 ans au début de la pandémie, en France… Avant les découvertes italiennes sur les blocages d’oxygénation liés à la coagulation excessive dans les alvéoles pulmonaires. Les autres questions abondent, comme en effet les variables effets selon les populations, l’âge, le sexe…Toutes ces questions n’ont pas été abordées socialement et pas plus dans votre discours statisticien; les statistiques ne font pas validation médicale, elles ne font que la première pierre de l’observation. Ces événements montrent la pauvreté de la pensée scientifique dans nos sociétés et surtout dans les médias. Il est probable que le monde médical a déjà trouvé ailleurs qu’en France comment soigner au mieux ce virus, mais il reste à comprendre la diffusion de la pandémie et les origines de variabilité des effets de ce virus. Nous en sommes au début de la compréhension scientifique des virus. Nous aurons également beaucoup à faire sur les observations animales, les réservoirs, les transmissions liées aux ingérences dans les milieux encore sauvages et naturels ou inversement les couveuses de virus que sont les élevages en nombre d’animaux confinés.
Question ultime, quelle validité donner à des médications diverses issues de plantes sans possibilité de brevets, et quels effets ou stratégies peuvent apporter les vaccinations diverses lancées par diverses laboratoires?
Je vous souhaite une bonne ouverture d’esprit scientifique… DD.
Bonjour, merci pour votre commentaire.
Tout d’abord, je pose mon CV et me présente pour deux raisons. La première est que quand je ne le fais pas, on me le demande (cf ma vidéo sur les vaccins). La deuxième est que pour nos « détracteurs », l’argument d’autorité est un argument de poids, et face à des accusations déplacée de jeunisme, je suis bien obligé de remettre l’église au centre du village. Vous avez raison cependant : un passage par les grands organismes de recherche ne garantit en rien une excellence scientifique, c’est le triste constat que nous devons tirer de cette crise.
Concernant cette opposition Remdesivir/HCQ, elle est stérile. Si les 2 médicaments fonctionnaient, comme ils ont des mécanismes d’action différent, on utiliserait les deux. Ce n’est pas l’un à la place de l’autre. C’est ce qu’on fait pour beaucoup de maladie. Cette opposition a été portée par Didier Raoult, en fustigeant Karine Lacombe sur des bases fausses d’ailleurs; Celle-ci déclare le 2 Mai « Dans cette étude, on voit qu’il y a une différence en termes de durée d’hospitalisation chez les personnes qui reçoivent le Remdesivir. En revanche, il n’y a pas de différence en termes de mortalité ». Elle ne promeut pas le Remdesivir ici, mais rapporte simplement les résultats d’essai clinique. Car oui, le remdesivir réduit bien de quelques jours la durée d’hospitalisation. On est donc ici dans le factuel, et pas dans la promotion. Cependant, la balance bénéfices/risques et tellement faible que ce traitement n’est pas utilisé.
Dans un second temps vous opposez une certaine sagesse des sciences anciennes à la modernité de mon article de blog. Nous sommes sur deux modes de communication différents. Ce billet de blog est un récit. Mais les recherches se bâtissent sur les épaules des géants. C’est d’ailleurs amusant que vous citiez Bachelard, puisque qu’il formalise le fait que nous devons lutter contre nos intuitions dans son ouvrage La Formation de l’esprit scientifique. Dans cet ouvrage, il écrit « La pensée scientifique moderne réclame qu’on résiste à la première réflexion. C’est donc tout l’usage du cerveau qui est mis en question. Désormais le cerveau n’est plus absolument l’instrument adéquat de la pensée scientifique, autant dire que le cerveau est l’obstacle à la pensée scientifique. Il faut penser contre le cerveau ». Autrement dit, la méthode scientifique doit mettre en place des stratégie pour essayer de mettre en échecs nos intuitions de base. Si on n’arrive pas à les mettre en échec, alors peut-être que nos hypothèses sont vraies.
C’est ce que que la communauté scientifique a reproché à Didier Raoult d’ailleurs : il n’a pas assez cherché à mettre en échecs ses intuitions, en publiant des papiers dont les biais méthodologiques l’amenaient vers des conclusions définies a priori.
A l’heure actuelle, le consensus scientifique est que l’HCQ est inefficace, peut importe la phase de la maladie. Il ne permet pas de faire baisser la charge virale. D’ailleurs vous rapportez un effet au bout de 3 semaines, alors que Didier Raoult rapporte dans Gautret et al. un effet en 6 jours (en réalité on ne peut rien conclure de ce papier, mais bon…), et que la littérature scientifique rapporte une négativation de la PCR 7-10 jours après le début des symptômes. Donc je vous invite à faire preuve également d’ouverture d’esprit et à considérer que peut-être, si vous n’aviez rien pris, votre état se serait amélioré de la même façon. Oui, il a eu raison de proposer ce traitement, puisqu’il y avait des raisons de penser qu’il pouvait marcher. Son obstination à vouloir prouver qu’il avait raison au lieu de vouloir tester une hypothèse scientifique a hélas terni cette initiative.
Concernant les anticoagulants, ils font partie du protocole de soin standard.
Concernant l’état de la recherche francophone et le manque de données cliniques et physiologiques, il faut bien comprendre que la recherche est internationale, et que la langue de travail est l’anglais. Tout scientifique écrit en anglais. ourquoi ? parce que c’est une langue simple à apprendre, qui permet de diffuser des idées à l’ensemble du monde, et pas seulement à sa communauté linguistique. Les revues francophones n’existent donc pas, à l’exception des bulletins de quelques sociétés savantes. Cela n’illustre en rien la pauvreté de la pensée scientifique française. D’ailleurs même Didier Raoult publie presqu’exclusivement en anglais. En parourant la littérature anglophone, vous reconsidèreriez vos propos sur le manque de connaissance sur le fonctionnement de Sars-Cov-2 (par exemple : https://www.nature.com/articles/s41579-020-00459-7 ).
Pour qui le traitement de Raoult a -t-il été efficace et bénéfique a une réponse simple : probablement personne. En revanche, il a probablement précipité quelques personnes vers la mort.
Vous écrivez que les statistiques ne sont que la première pierre de l’observation. En fait c’est l’inverse. L’observation clinique est la première pierre, qui donne une intuition, fournit des hypothèses, etc. Les statistiques ne sont qu’un outil pour évaluer la pertinence de nos hypothèses. Ce n’est pas la panacée, mais si nos anciens se sont donné de la peine pour développer cet outil aussi rugueux, ce n’est pas pour le plaisir.
L’ouverture scientifique, en fait, ce n’est pas considérer toutes les manières possibles de valider une hypothèse, mais bien changer de conviction selon les preuves qui sont présentées. Par exemple, quand Didier Raoult a annoncé avoir trouvé un traitement, je l’ai cru. Notamment parce que je connais ses travaux antérieurs dont certains sont majeurs. Il y avait donc de bonnes raisons de penser qu’il avait raison. Ensuite, à mesure que les publications tombaient, j’ai changé de « conviction », non pas par plaisir, mais par honnêteté intellectuelle. C’est bien l’ouverture d’esprit scientifique qui permet de faire la distinction entre ce que l’on veut croire, ce que l’on croit, ce que l’on croit savoir, ce qu’on sait, et ce qu’on ne sait pas. Je vous souhaite donc également une bonne ouverture d’esprit scientifique.
Je continue ici, car c’est un peu serré là-haut..
Je ne conteste pas du tout être un moldu en la matière. Néanmoins, j’ai entendu cette critique du surdosage et elle me paraît sensée. Mais, encore, je n’ai pas d’expertise sur le sujet et donc apparemment vous non plus, ce qui me paraît logique vu que j’imagine que votre rôle a été les statistiques et pas le côté médical.
Mais j’ai une autre interrogation non-médicale concernant les statistiques sur cette méta-étude (si vous n’en avez pas marre de mon sealioning – mais j’ai cru comprendre que le sealioning ne se réalise que lorsque l’on n’est pas ouvert au dialogue et cela n’a pas l’air d’être votre cas, bref): si j’ai bien compris, le résultat global de la méta-étude (pour HCQ seule) arrive à un RR de 0.83 et un CI de [0.65-1.06], c’est à dire à une efficacité de l’HCQ mais comme l’intervalle de confiance dépasse 1.0, ce n’est pas significatif. C’est bien ça ? Si c’est bien ça, comment pouvez-vous mettre dans la conclusion que l’HCQ ne fonctionne pas ? (Vu que ce qui ressort de la méta-étude est plutôt qu’elle marche mais en dehors de l’intervalle de confiance..)
Alors, quand 1 est compris dans l’intervalle de confiance, cela veut dire (en raccourci) qu’on ne peut pas exclure que le vrai RR soit 1, et donc qu’il n’y ait pas d’effet. En fait on ne peut pas conclure avec suffisamment de certitude que le RR soit différent de 1. Or si on ne peut pas conclure que le RR est différent de 1, on ne peut conclure sur aucun effet de l’HCQ. Ni positif ni négatif. Donc il y a une direction d’effet, mais on ne peut pas savoir si cette direction d’effet est réelle ou pas.
Pour info, on parle de méta analyse, pas de méta étude. Méta analyse est le terme consacré.
Concernant la pharmaco je suis pas expert, mais bon j’ai quand même un doctorat en biologie, ce qui fait que je suis pas tout à fait hermétique aux concerts.
Ok, ok. J’avais pas compris: en fait c’est une courbe de Gauss centrée sur 0.83 et avec des « extrémités » à 0.99 ou 0.95 à 0.65 et 1.06. Donc, comme RR pourrait être 1.0 ou même 1.06, on ne peut rien conclure. Mais donc, on ne peut rien conclure et la conclusion de la méta-analyse (donc) conclut justement que HCQ ne fonctionne pas, alors qu’elle devrait conclure .. heu.. rien du tout en fait, vu qu’elle n’est pas concluante. Enfin, elle devrait donc conclure qu’on ne sait pas. Vous êtes à l’aise avec cette conclusion concluante alors que les calculs montrent une non-conclusion ?
Si l’HCQ n’a pas d’effet c’est qu’elle ne fonctionne pas.
Vous prenez un médicament. Effet positif : vous êtes guéri
Effet négatif : vous êtes mort
Pas d’effet : ni guéri ni mort.
Avoir 1 dans l’IC signifie qu’on accepte l’hypothèse nulle qu’il n’y a pas d’effet.
Bonjour,
Non pas de doute. La Fraude Mehra a été publiée dans le Lancet car sa méthodologie et ses résultats apportaient une avancée scientifique majeure. Les données de départ étaient bidonnées, ce qu’on soupçonne rarement, et le papier a été rétracté zu bout de quelques jours, preuve que le Lancet publie des articles sérieux.
L’étude de Raoult est tellement mauvaise qu’il n’aurait même pas pu faire illusion.
Bonjour,
Vous indiquez sur YT que l’IHU n’a pas mentionné des transferts en réanimation et que de plus les qPCR de l’article de Gautret ont été inventés.
Je comprends que par les temps qui courent on n’a pas envie d’être poursuivi en diffamation, mais pourriez vous s’il vous plaît me donner des liens sur ces faits qui sont assez énormes ? L’article de Gautret était déjà très défaillant, mais là ça dépasse mon imagination.
Bien cordialement,
Milos